La Sorcellerie, que l’on ne doit pas confondre avec le Satanisme comprend un grand nombre de groupes liés les uns aux autres, pour la plupart, mais ces liens sont plus souples que ceux que l’on trouve entre les diverses Eglises chrétiennes. Chaque groupe a ses propres traditions, ses propres croyances, son propre panthéon, etc…
Le Conseil Américain des Sorcières fut formé pour déterminer ce qu’avaient en commun les Sorcières, du point de vue des croyances. Au début des années 70, un communiqué fut publié pour résumer le contenu de leurs débats et donner une image d’ensemble de l’Art. Voici le texte de ce communiqué. PRINCIPES DE BASE DE L’ART
1. Le premier principe est celui de l’amour, tel qu’il est exprimé dans l’éthique « Fais ce que tu veux, tant que ça ne nuit à personne«
a) l’amour n’est pas d’essence émotionnelle, mais un attribut de l’individu qui s’exprime dans ses relations avec les autres êtres;
b) nuire à autrui peut se faire par la pensée, la parole ou l’acte;
c) il faut comprendre que le « personne » inclut soi-même;
d) la nuisance qui est considérée comme non éthique est la nuisance gratuite; la guerre, en général, est une nuisance gratuite, bien qu’il soit éthique de se défendre et de défendre sa liberté lorsqu’elle est menacée par un danger réel et présent, comme la défense contre une invasion.
2. La Sorcière doit reconnaître et s’harmoniser avec les forces de l’univers, en accord avec la Loi de Polarité : tout est double; tout a deux pôles; tout possède son contraire; pour chaque action, il y a une réaction; tout peut être catégorisé soit comme actif soit comme réactif en relation avec les autres choses ou êtres.
a) La Déité est un tout unique et transcendant, au delà de toute limite et expression ; ainsi, comprendre et identifier ce principe d’Unité Cosmique est au-delà de notre capacité humaine, sauf si cela nous est révélé en termes d’attributs et d’opération.
b) L’attribut le plus basique et significatif de l’Un que nous, humains, pouvons comprendre et auquel nous pouvons nous référer, est celui de la polarité, de l’action et de la réaction; par conséquent les Sorcières reconnaissent l’Unicité de la Divinité, mais vénèrent et se réfèrent au Divin sous la forme des polarités archétypales du Dieu et de la Déesse, la Grande Mère et le Père de Tout. Les Dieux sont le plus près que nous puissions approcher dans la limite de nos possibilités humaines de compréhension et d’expression, bien qu’il soit possible de faire l’expérience de l’Unicité divine à travers la pratique des Mystères.
c) L’harmonie n’est pas le joli et le gentil, mais l’équilibré, le dynamique, la coopération et la corrélation.
3. La Sorcière doit reconnaître, et opérer dans le cadre de la Loi de Cause à Effet ; chaque action a sa réaction, et chaque effet a sa cause. Tout se produit selon cette loi; rien dans l’univers ne peut se produire en dehors de cette loi, même s’il nous est parfois difficile d’apprécier la relation entre un effet donné et sa cause. Découlant de ceci, la Loi de Trois pose le principe que tout ce qui est agi revient au triple, que ce soit bon ou mauvais; car nos actions affectent plus que l’on ne pense, et les réactions qui en résultent sont également récoltées.
4. Ce qui est en Haut est comme ce qui est en Bas. Ce qui existe dans le Macrocosme existe, à plus petite échelle et à un degré moindre, dans le Microcosme. Les pouvoirs de l’univers existent aussi dans l’humain, bien qu’en général ils y soient à l’état dormant. Les pouvoirs et les capacités peuvent être éveillés et utilisés si les techniques adéquates sont utilisées, et c’est pourquoi les initiés des Mystères jurent de préserver les Secrets : ceux qui auraient le pouvoir sans la responsabilité pourraient causer beaucoup de tort, à la fois à autrui et à eux-mêmes, selon la Loi de Cause à Effet et la Loi du Triple Retour.
a) Puisque notre philosophie enseigne que l’univers est la manifestation physique du Divin, rien dans l’univers n’est en dehors de la nature divine; ainsi les pouvoirs et les attributs du Divin existent-ils aussi dans le manifeste, bien qu’à un degré moindre.
b) Ces pouvoirs peuvent être éveillés par les diverses techniques des Mystères, et, bien qu’ils ne soient capables que d’effets limités par eux-mêmes, il est possible de les utiliser afin de puiser dans les forces de l’univers. Ainsi l’humain est-il le dépositaire du pouvoir des Dieux, un canal pour que la Déité puisse agir à l’intérieur de sa propre manifestation. Ceci, donc, est une raison supplémentaire pour le vœu de secret.
c) Puisque l’univers est le corps de l’Un, possédant les mêmes attributs que l’Un, ses Lois doivent être les principes par lesquels l’Un opère. En raisonnant à partir du connu vers l’inconnu, il est possible d’apprendre des choses sur le Divin, et donc sur soi-même. Ainsi la Sorcellerie est-elle une religion naturelle, voyant dans la Nature l’expression et la révélation du Divin.
5. Nous savons que tout dans l’univers est en mouvement et vibre, et est fonction de cette vibration. Tout vibre; toutes les choses s’élèvent et retombent dans un système de marées qui reflète le mouvement inhérent dans l’univers et dans l’atome. La matière et l’énergie ne sont que deux pôles d’un même phénomène continu. Par conséquent, la Sorcière célèbre, s’harmonise avec et utilise les marées de l’univers et de la vie telles qu’elles sont exprimées dans le cycle des saisons et le mouvement du système solaire. Ces observances rituelles sont les huit grandes fêtes de l’année, connues sous le nom de Roue de l’Année. En outre, la Sorcière travaille avec les forces et les marées de la Lune, car ce corps est le médiateur de beaucoup d’énergie vers notre planète et donc vers nous-mêmes.
6. Rien n’est de la matière morte dans l’univers. Toutes les choses existent, donc toutes les choses vivent, bien que d’une manière différente de ce que nous appelons habituellement la vie. Ceci étant donné, la Sorcière sait qu’il n’y a pas de mort réelle, mais seulement un changement d’un état vers un autre. L’univers est le corps de la Déité, et par conséquent possède une conscience transcendante; toutes les choses font partie de cette conscience, à des niveaux divers de connaissance.
a) A cause de ce principe, toutes les choses sont sacrées pour la Sorcière, car toutes les choses font partie de la Vie Unique.
b) Conséquence logique, la Sorcière est une écologiste, car la Nature fait autant partie de nous que nous faisons partie de la Nature.
7. L’astrologie peut être utile pour marquer et interpréter les flux et les reflux des marées du système solaire, et ainsi faire usage de ces marées; l’astrologie ne devrait pas être reléguée au rang de simple outil de diseuse de bonne aventure.
8. A travers le développement de la race humaine, les civilisations ont vu et vénéré de multiples attributs du Divin. Ces forces universelles ont été revêtues de nombreuses apparences qui marquaient au mieux pour le croyant l’attribut du Divin qu’il souhaitait vénérer. L’utilisation de ces représentations symboliques des forces naturelles et divines de l’univers, ou formes divines, est une méthode efficace pour contacter et utiliser les forces qu’elles représentent. Ainsi les Dieux sont-ils à la fois naturels et vraiment divins, et conçus par l’homme en ceci que les formes dont ils sont revêtus sont des produits des efforts de l’humanité à connaître la Déité.
a) En accord avec la Loi de la Polarité, ces formes divines sont mises en harmonie par la grande Loi qui affirme : « Tous les Dieux sont un seul Dieu. Toutes les Déesses sont une seule Déesse. Il n’y a qu’un Initiateur. » Cette loi est l’expression de notre compréhension du fait que toutes les forces de l’univers, quelle que soit la forme divine ethniquement choisie pour revêtir et représenter quelque force que ce soit, peuvent se résumer à la polarité fondamentale de la Déité, la Grande Mère et le Père de Tout.
b) C’est l’utilisation des diverses formes divines, venant de diverses sources ethniques ou de diverses périodes, qui est à la base des différences entre les nombreuses Traditions de l’Art. Chaque Tradition utilise les formes, et donc les noms, qui pour cette Tradition expriment le plus adéquatement et éveillent le mieux la compréhension de la force représentée, selon les zones d’emphase de la Tradition.
c) Parce que nous savons que des noms ou des représentations différents ne sont que des moyens d’exprimer les mêmes principes divins et les mêmes forces, nous demandons à nos membres de jurer de ne jamais se moquer des noms par lesquels d’autres honorent le Divin, même si ces noms sont différents et apparemment moins expressifs que les noms et les formes divines de notre Tradition (car pour les membres d’une autre Tradition, nos dénominations peuvent tout autant sembler dénuées de sens).
9. Une Sorcière refuse de se laisser corrompre par les grandes névroses de culpabilité qui ont été infligées à l’humanité au nom du Divin, se libérant ainsi de l’esclavage de l’esprit. La Sorcière exprime la responsabilité de ses actes, et en accepte les conséquences; la culpabilité est rejetée car elle inhibe la remise en question et l’accomplissement, et elle est remplacée par les efforts que la Sorcière déploie pour obéir aux enseignements d’innocuité, de responsabilité des conséquences de ses actes, et au but d’atteindre l’accomplissement des pleins pouvoirs de l’individu.
a) Nous refusons de croire que l’être humain soit né pécheur, et reconnaissons que les concepts de péché et de culpabilité sont de terribles inhibiteurs du potentiel humain; les conséquences de la Loi de Cause à Effet, que certains appellent karma, ne sont pas une punition, mais la récurrence de situations et de leurs effets parce que l’individu n’a pas atteint la Sagesse nécessaire pour traiter ou éviter de telles situations.
b) Il n’y a de paradis que celui que nous-mêmes faisons de notre vie sur Terre, et de même il n’y a d’autre enfer que les effets de nos actes imprudents. La mort n’est pas suivie d’une punition ou d’une récompense, mais par la vie et la continuation de l’évolution du potentiel humain.
c) On ne peut damner le divin en soi; on peut, toutefois, s’en couper par le rejet de la sagesse et le refus de l’effort de prise de conscience. Cette coupure n’entraîne pas de souffrance personnelle en « enfer », car il n’y a pas d’Être pour souffrir si le lien avec sa propre divinité est rompu; ce qui reste n’est qu’une coquille vide, une « personnalité » ou forme de pensée vide de son étincelle de Feu Divin.
10. Nous connaissons l’existence de la force de vie qui anime toutes les choses vivantes, c’est-à-dire, tout ce qui existe. Nous savons qu’une étincelle de ce Feu Divin est en chaque chose qui existe, et qu’elle ne meurt pas; seule sa forme d’existence change. Nous savons que cette étincelle de la force de vie revient se manifester encore et encore afin de réaliser pleinement son potentiel, évoluant finalement jusqu’au sommet et à l’essence de l’existence qu’est l’être pur. Dans ce processus de réincarnation, chaque forme revient sous le même type de forme, bien que son accomplissement grandissant l’entraîne vers des niveaux d’existence plus élevés de cette forme. L’humain revient comme humain, le félin comme félin, le minéral comme minéral, chaque type de forme évoluant tandis que les formes individuelles de ce type évoluent.
11. Ce processus d’évolution par des incarnations successives de forme manifeste fonctionne par l’utilisation de la sagesse accumulée, l’essence de l’expérience de vie. Cette essence de l’expérience, ou Sagesse, est un attribut de l’étincelle de vie elle-même, une et indivisible (voir 9a).
12. Nous devons prendre soin du corps, car il est le véhicule de l’étincelle de vie, la forme par laquelle nous nous accomplissons. Ainsi devons-nous soigner le corps de ses maux et le conserver comme un outil parfait; aussi nous devons soigner les autres (physiquement et psychologiquement) dans la mesure de nos possibilités. Cependant, nous ne pouvons intervenir dans la vie d’autrui, même pour soigner, sauf à leur demande ou avec leur permission; à moins que cette non-intervention ne vienne inhiber notre propre existence et développement éthique — et même dans ce cas, les responsabilités et les conséquences doivent être comprises et acceptées. Ceci, en outre, est une des raisons majeures pour lesquelles les Sorcières vivent en communauté sous les conseils de la Prêtrise : pour que le groupe soit guidé par la sagesse et l’expérience, avec l’aide et le soutien de ses pairs; et que les actions de chacun soient guidées par l’éthique de vie du groupe dans sa totalité.
13. L’harmonie avec et l’utilisation des grandes forces naturelles de l’univers est appelée Magie. Par la Magie nous parlons, non pas du surnaturel, mais du superbement naturel, mais dont les lois et les applications ne sont pas encore reconnues par les autorités scientifiques. La Sorcière doit s’efforcer de reconnaître ces forces, d’apprendre leurs lois, de s’y accorder, et d’en faire usage. La Sorcière doit aussi être consciente que le pouvoir corrompt quand il est utilisé uniquement pour les gains personnels, et elle doit donc s’efforcer de servir l’humanité : soit par le service de la Prêtrise, ou par les exemples et les effets de sa vie sur les autres. Le choix doit être fait en accord avec la vraie nature de la Sorcière.
Une bonne découverte pour moi,donc heureux de vous suivre.
cest exactement ça